Parce que j’ai maintenant des petits-enfants, j’ai souvent envie de raconter des histoires : c’est la fonction naturelle des grands-pères, et peut-être leur plus grand mérite.
Le mien me racontait Peau d’Ane, la Belle et la Bête, Riquet à la Houppe; mais aujourd’hui, les
fées ne s’amusent plus à changer une citrouille en carrosse, et c’est grand dommage, car elles
nous feraient, avec un potiron, une Citroën, avec un concombre, une Dauphine, et avec une hirondelle, une Aronde… Pour moi, j’ai préféré vous raconter l’enfance d’un petit garçon, qui fut aussi celle de vos grands-pères, et qui n’est peut-être pas très différente de la vôtre, car les petits garçons de tous les pays du monde et de tous les temps ont toujours eu les mêmes problèmes, la même malice, les mêmes amours.